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Tristão Guerra
Tristão Guerra
vieille âme
l'âme
Age : 32
Forme Animale / Don : genette commune
Coeur : Âme-soeur croisée, niée.
Métier / Occupation : Influenceur
Habitation : son van, en periphérie de la ville
Intervention du Karma : Non merci !
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Ven 20 Oct 2023 - 19:59
epitaphs
memories of hundreds of people lie here


Tristão, il est doué pour se faire remarquer où qu'il aille. C'est le seul volontaire à s'être pointé en chaussure blanche dans ce gigantesque terrain de boue et à avoir pris des photos (et des selfies) avant même d'avoir salué ses potes. Ne lui en veux pas trop, sa superficialité est devenue un rituel qu'il entretient pour se donner un sentiment de normalité. C'est presque comme avant, il ne manque que son ancienne moitié sur les clichés qu'il postera ce soir sur Instagram, accompagnés d'une phrase inspirée sur la force de l'entraide. Il ne mettra aucun filtre sur l'avant, une très belle coloration chaude et lumineuse sur le résultat, et les commentaires seront remplis d'émojis qui prient. S'il est là, c'est la faute des gars de l'auberge de jeunesse avec qui il boit régulièrement un verre. Ce sont eux qui l'ont invité à se joindre aux habitants pour nettoyer le cimetière de la ville, après le passage de la tempête. Les arbres qui le bordent ont perdu des branches et la pluie a collé sur les pierres les déchets échappés des poubelles de l'entrée. Les morts qui s'y reposent sont privés de l'atmosphère sereine qu'ils méritent.

Les personnes en charges lui ont donnés des gants épais et l'ont envoyé ramasser les déchets organiques, là-bas, où la connerie qu'ils lui prêtent ne contaminera personne. Il charge ses bras de bois, de buissons arrachés par les bourrasques. Il ne compte pas ses aller-retour pour tout rassembler. Ses chaussures sont brunes, il s'en fou. Il a ses écouteurs dans les oreilles et profite d'être dehors, ça lui suffit. Parfois, il sifflote, ignorant les regards noirs que cela provoque chez ceux qui ont décidé de détester ce crétin, cliché de l'influenceur agaçant.

Ses pieds s'arrêtent devant une branche particulièrement longue mais peu épaisse, ce qui explique sûrement pourquoi Tristão a cru qu'il était capable de la déplacer seul. Il se penche, passe ses mains en dessous et se redresse en la levant sur son épaule pour la stabiliser. Il se tourne, confiant, ignorant qu'une personne s'était précipitée pour l'aider. Le bruit du choc de la branche contre la tempe de la bonne âme est assez fort pour qu'il l'entende malgré ses écouteurs. Il sent que son mouvement a rencontré un obstacle. Il arrache sa musique de ses oreilles avec panique, laisse tomber la branche à ses pieds et se précipite auprès de sa victime. "Fuck ! Fuck, fuck !" Ça, c'est un mot anglais qu'il maîtrise à la perfection, alors que la suite de ses grognements sort blessée par son accent portugais. Concentré sur la tempe meurtrie, le visage ne frappe pas encore sa mémoire. Il lève les mains mais n'ose pas toucher la personne qu'il vient d'assommer.

Il recule d'un pas et c'est le déjà-vu qui le noie. Le regard échangé. Un moment où Tristão a eu l'impression de ne plus respirer. "J'ai pas fait exprès." Un balbutiement presque enfantin, la recherche de pardon pour être apparu dans sa vie et l'avoir fouttu en l'air, comme l'inconnu à fouttu en l'air la sienne.


Rory Mulligan
Rory Mulligan
vieille âme
l'âme
Pseudo : Raton
Age : 29
Coeur : Vous vous êtes jurés l'amour éternel, toi et Cindy. Vous aviez 16 ans. Ne voyez-vous pas les fissures que la mort d'Ollie cause?
Métier / Occupation : chômeur, ex-policier
Habitation : Darthmouth
TW : Aucun mais on peut en discuter avant!
Style RP : 300 mots et plus, à la première ou deuxième personne du singulier. Rythme très lent mais toujours présent!
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Mer 17 Jan 2024 - 6:07
Ollie pleure.

Il n'aime pas le vent. Il n'aime pas le bruit. Il n'aime pas le sous-sol de cette maison.
Il te ressemble un peu, là-dessus.
Ton petit frère non plus n'aime pas la tempête.

Les murs grincent, les murs craquent, au-dessus de nous. Et moi, je tourne en rond.
Je devrais être dehors.

Dehors, dans le vent. Dehors sous la pluie. Dehors dans le noir.
Dehors auprès de toi.  Pour te protéger. Pour te tenir compagnie, avec ta stèle et tes six pieds de terre, au Fairview Lawn Cimetery.
Ta mère regarde mes allers et venues d'un air impassible.
Les bougies lui rendent sa beauté d'antan. Comme quand je l'ai rencontrée, dans le Bed& Elle tente de consoler le petit du mieux qu'elle le peut.

"Va dessiner de jolies couleurs avec Papa."

Elle me tend le petit, avec un regard noir. Je tente de sourire et me racle la gorge. Une nouvelle toile est installée sur le chevalet et Ollie se tortille sur mes genoux. De ses mains d'enfant maculées de gouache apparait des couleurs criardes et un monde qui me semble déjà-vu. Un cirque.
Je suis sûr que c'est un cirque.

Ollie oublie la tempête.
Et moi, la réalité.

**

La matinée est déjà trop avancée lorsque le bus me crache en face du cimetière. De ça et là, entre les grilles, je vois les restes de la colère de la Vent. Arbres déracinés, branches cassés et ordures éparpillées. Quelle sorte de nuit as-tu passé, Neil?

Je tente de me diriger vers toi mais c'est sans compter l'équipe de terrain qui me reconnaît. Faux sourires, tapes dans le dos et conversations vides. Comment va Cindy? Et Ollie? Ce n'est plus pareil, au poste, depuis que je suis parti.
J'ai envie de vomir. Est-ce pour les faire taire que j'accepte de les aider? De superviser les bénévoles de la section ouest?
J'arrive, mon fils, j'arrive.

Je te vois, de loin. Le vent n'a pas été clément, encore une fois. Feuillage et débris te recouvrent de plus belle. Une longue branche s'est effondrée sur ta pierre. Et la silhouette d'un homme s'en empare, un peu trop confiante d'elle. Le con! Il ne fait pas attention. Ni à toi ni aux vivants, autour de lui. Il va blesser quelqu'un!
Est-ce le réflexe de mon ancienne vie? Rory, le policier, Rory-héros-imposteur qui veut sa dernière chance? Je m'élance pour m'emparer de l'arme improvisée qui s'agite et l"homme, empêtré dans sa bulle musicale, ne me voit pas.

Fuck, Fuck, Fuck. Je ris. Elle et son language irrévérencieux.

Et c'est le noir. Le noir suivi du rouge. Non, pas le même rouge qu'au poste de police. Des rires. Une musique de fête forraine et ....
Et quoi?

J'ai pas fait exprès

Sonné. Je tente de me relèver, sonné. Tout tourne, autour de moi comme le carroussel de mes hallucinations. Il me faut un moment, pour les taches du visage au-dessus de moi prennent forme.

Je le reconnais. C'est le type du Bed & Breakfast. L'été chaud, la mer, les falaises, les murs de briques du cottage, l'odeur des pancakes de mon enfance et ce couple de portuguais qui promettait une gloire instantanée, instagrameuse à ma mère, pour un rabais de 10% de rabais sur leur chambre. Ça attirerait tous les abonnés de la chaîne. Ce foutu vertige. Et sa fuite avant d'avoir les  réponses.
Pas de 10%. Pas d'abonnés. Pas de clients. Au diable le code d'exclu"

Je balbutie. Un truc qui ne fait aucune sens, sans doute.
Ta mère va me tuer.

La musique s'arrête. Les étoiles aussi. Disparus, les chapiteaux. L'heure en serait presque aux sermons.
Quel sermon?

"C'est... c'est la tombe de mon fils. Que fais-tu sur la tombe de mon fils?"

Que fait-il, Neil? qui est-il? Pourquoi nous avoir attiré ici, tous les deux?
Tristão Guerra
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Ven 2 Fév 2024 - 3:11
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Depuis le départ d'Antigona, Tristão se sent bon à rien. Il n'a jamais été bon pour choisir une destination. Elle indiquait le cap, il ramait, heureux de ce partage simple des tâches. La moitié de sa vie s'était passée ainsi, sans question. Il suivait le courant. Il devait agir et prendre des initiatives, mais pour atteindre les rêves qu'elle avait créé pour eux. Sans elle, il est une silhouette forte mais acéphale, un poulet qui court pendant ses dernières minutes de vie. Il échoue à tout ce qu'il entreprend, empoté par la nostalgie. Il est déjà désolé d'avoir blessé quelqu'un, il manque de s'insulter à haute voix en découvrant le visage de son âme-sœur en face de lui. Désagréable impression que le sort s'acharne sur lui.

Il regarde l'inconnu bêtement, la bouche ouverte, la branche à ses pieds, prête à lui faire un croche-patte s'il s'avance un peu plus. Une aura l'entoure. Un truc magnétique. Il aimerait lui demander de répéter ce qu'il vient de grogner, mais un truc le prend. Le tournis. Le tournis et les rires. Le tournis et les rires et cette musique. Le tournis et les rires et cette musique et cette odeur de paille humidifiée par l'urine de gros félins. La vision devient de plus en plus claire jusqu'à ce qu'il la vire de son crâne. Le voilà retourné dans le calme du cimetière. "Ton fils ?" Tombe est dans son vocabulaire anglais et pourtant, il a besoin de baisser les yeux sur la pierre pour comprendre ce que son âme-sœur lui demande. "Je venais juste aider avec les dégâts de la tempête." Le tournis revient. Son visage se penche en direction du sol. Sa main se pose sur son front et il l'appuie jusqu'à se stabiliser. Il ne veut plus regarder ses yeux qui le fixent. "Je suis... Il lutte, ravale sa salive et ferme les yeux avec une force à s'en faire mal aux tempes. La musique est contre ses tympans, à hurler ce rythme infernal sur lequel il se voit tournoyer. Il sent une main dans la sienne et a le besoin de la serrer pour la retenir, mais elle disparaît quand même quand il arrive à reprendre le dessus sur sa vision. "Fuck! Est-ce que tu pourrais reculer de quelques pas, s'il te plaît ?" Sa paume qui n'est pas plaquée sur son visage se tend en direction de l'homme. Il ne comprend pas ce qui leur arrive ni pourquoi, mais il sent qui en est la source. Toujours cette aura autour de l'inconnu. Plutôt que se laisser aller au réconfort de leur lien, il préfère rester au plan initial : rester immobile et attendre qu'Antigona revienne lui dire de quoi le futur aura l'air.


@Rory Mulligan

Rory Mulligan
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Mer 28 Fév 2024 - 4:57
"Et si je ne le faisais pas?"

J'ai la gorge sèche, si sèche, Neil. J'ai l'impression de perdre pied. J'ai le vertige, j'ai le tournis. Te souviens-tu de ce parc d'attraction, lors de notre voyage à Moncton? Te souviens-tu de ce maudit manège? Tu pleurais pour ne pas y monter. Les gens en file nous dévisageaient, ta mère et moi. Toi qui avait tant insisté pour faire tout les manèges comme un grand garçon, les cris des gamins, dans ce tourbillon infernal, t'épouvantait. Ils résonnaient si fort, dans tes oreilles que tu te pressais les mains sur le crâne, pour ne pas les entendre. J'étais inquiet. Je voulais rentrer pour me blottir avec toi dans un endroit calme. Mais Cindy avait insisté. Ta mère te connais bien. On t'avait assis dans le siège, juste à côté de moi. Les larmes roulaient encore dans tes grands yeux, lorsque l'employé a abaissé la barre de protection. Et tout a démarré. Tout.

La terre s'est mise à tourner. Et à tourner, et à tourner....

Et tes yeux, à briller.

Tu en redemandais encore et encore.

T'en souviens-tu? Le sang qui pulse, le coeur qui bat fort et ce sentiment d'être enfin en vie.

En vie...

"Et si j'en avais pas envie?"

C'est la même chose, mon fils. Les images qui m'envahissent sont d'un autre monde. Comme un joli rêve, loin de tout ce rouge et de ce noir qui compose aujourd'hui mon univers, sans toi. Loin de toi, peut-être. Mais aussi... loin de ta perte. Surtout de ta perte. L'odeur du foin et des gros félins est tellement forte que j'en oublie celle de la terre. J'en oublie les pierres tombales, tout autour de nous, j'en oublie la tempête. J'avance la main vers lui et la laisse en suspend.

Que suis-je en train de faire à Ollie et à ta mère? Que suis-je en train de te faire, à toi ? Que suis-je en train de lui faire? À nous faire, à tous les deux. Je ne connais pas cet homme. Je ne l'ai vu qu'une seule fois, à des kilomètres de là. Et encore, garde-t-il seulement un bon souvenir de moi? Je leur ai demandé de déguerpir, lui, sa meuf et leur gloire fictive. Loin de ma mère, de son bed and breakfast et de sa crédulité. Loin de moi, surtout.

Lui aussi tend la main. Peux-tu le croire? J'ai envie d'insister. De faire un pas de plus, comme s'il allait me délivrer du poids et du cramoisi et vermillon de la toile de ton existence. Mais ta grand-mère m'a mieux élevé que ça. Et là, sur ta tombe, ce n'est pas l'exemple que je veux te donner. Tu allais être un homme doux. Un homme qui respectait le consentement de l'autre, peu importe l'autre. L'homme dont je me servirais d'exemple pour guider mes propres pas. Le héros de mes vieux jours.

Je me recule, à contre-coeur.

"Mon fils, oui. Neil."

Je pointe ta jolie tombe bien ciselée, frappée de l'emblème de la ville, cadeau du service de police de la municipalité d'Halifax, pour faire taire les journalistes et effacer l'incident. Tu aurais dû être enterré à Dartmouth. Pas ici. Avec une petite dalle toute simple comme souvenir. Mais on parlait trop de toi. Et pour calmer les bien-pensants, c'est ici qu'on t'a laissé te reposer. À côté de ce petit noyé d'un autre siècle. À la vue de tous ces touristes.

Je me racle la gorge. Je devrais lui dire merci, de ta part. Je suis bien placé pour savoir que les bénévoles ne courent pas les rues. Mais les mots se bloquent, au fond de ma gorge. J'aimerais retrouver cette fête foraine. J'aimerais retrouver ce manège qui a fait tant briller ton regard. Je serre les dents, pour interdire mes iris de s'embuer davantage.

Sourire bravache de masculinité toxique. De ceux que je donnais, aux jeunes cons qui me faisaient des signes ostentatoires, de l'autre côté du trottoir, quand je portais l'uniforme.

"Ta meuf, elle n'est pas là?"
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