It's been a long time - Mekhai x Wolfgang

It's been a long time

Wasted in love, misunderstood. Baby, it's harder to breathe when you're gone. So I hold in my hands pictures of you --  feat. @Mekhai Russo

« Il a fait quoi ?! »

Je hurle dans mon téléphone. Je n'arrive décidément pas à croire ce que j'entends. Au bout du fil, c'était Shae, ma sœur ainée. L'une des seules personnes de ma famille que je portais encore réellement dans mon cœur. Elle avait emménagé en ville il y a quelques semaines. Des années, que je ne l'avais plus vue. Des années, que j'avais passé loin de ma famille que je jugeais trop toxique. La mort du paternel avait changé la donne pour certains. On avait renoué les liens, comme si notre défunt père l'avait empêché de son vivant. Depuis, Shae et moi avions retrouvé notre relation d'antan. Nous étions à nouveau proche, pour notre plus grand bonheur et celle de William, mon fils. Elle se faisait une joie de m'aider avec lui, sur tous les plans. Je savais qu'en cas de problème, elle était là. Et cet instant en était un excellent exemple.

« Il avait peur de t'appeler Wolf. Va le chercher, je ne sais pas dans quel état il est. »

Je soupirais, essayant de maitriser la colère qui me rongeait les tripes. Ce gosse n'en ratait pas une. Cette fois, il avait échoué dans un squat, apparemment dans un état second. Je ne savais pas ce qui me mettait le plus en colère mais finalement, ça n'avait aucune importance.

« J'y vais. Envoi moi l'adresse, tu veux ? Merci Shae. »

Je raccrochais dans la volée, me remettant les idées en place à l'aide de la cigarette qui trainait au bord de mes lèvres. Il finirait par me tuer, ce gosse. La peur remplaçait la colère. La peur de le retrouver mort, la peur de constater une fois de plus que je n'avais pas été à la hauteur de mon rôle de père. J'enfilais mon manteau et m'engouffrait dans ma voiture. Il n'y avait pas une minute à perdre. Je lus l'adresse envoyée en diagonale. Le moteur rugit dans la rue. Heureusement, ce n'était pas très loin. Le cœur battant d'inquiétude, je traçais la route à travers la ville, priant silencieusement pour mon fils.

Tout ça, c'était à cause d'Elisabeth. C'est elle, qui lui avait retourné le cerveau en mon absence, qui avait fait en sorte qu'il me déteste et qu'il me fasse payer le prix fort de son internement. Il ne supportait pas de ne plus la voir, elle qui pourtant avait fini par perdre la tête. C'était ma faute, tout ça, même si je faisais tout pour le nier, pour me rassurer. Si je me retrouvais à courir après mon fils maintenant, c'était entièrement ma faute. Moi qui avait voulu ne pas devenir comme mon père, j'étais devenu pire. Un père absent. Un fantôme.

Je levais les yeux sur la bâtisse devant laquelle je venais de m'arrêter. Délabrée, je n'avais aucun mal à concevoir qu'il s'agissait d'un squat. Ma cigarette fini sur le trottoir alors que j'avançais d'un pas décidé jusqu'à l'entrée. Pas de temps à perdre. Il fallait que je le trouve. Et peu importe si il ne voulait pas venir, peu importe dans quel état il pouvait être. Je taisais cette petite voix intérieure qui me hurlait qu'il était déjà probablement mort. Impossible de la croire. Impossible.

L'odeur qui régnait à l'intérieur me fit presque avoir un haut le cœur. C'était immonde, dans tous les sens du terme. J'esquivais les personnes qui me reluquait de haut en bas, se demandant probablement ce que je pouvais bien foutre là, avec mon costume bien taillé. Je faisais tâche dans ce décor remplis de camés.

« Will ! »

T'es passé où bordel. Je faisais le tour du bâtiment, cherchant désespérément sa tête brune parmi les gens éparpillés un peu partout. Et enfin, je le trouvais. Mal en point, conscient sans réellement l'être.

« Will ? Will tu m'entends ? »
« Papa ? »

Accroupi devant lui, je souris, rassuré. J'avais réussi. Il était en vie. D'un regard, je vérifiais qu'il allait bien, dans l'ensemble.

« Qu'est-ce que tu fous là ? »
« Je suis là pour toi, imbécile. Viens, on rentre. »

Je ne lui laissais pas le choix. Je me relevais et le tirais avec moi, luttant contre l'envie de l'insulter de tous les noms de m'avoir donner la peur de ma vie. Bras dessus bras dessous, je le portais comme je le pouvais.

« Lâche moi. Mais lâche moi bordel. »
« Ca tu peux toujours courir. »

Il se débattait, mais trop mollement pour réellement sortir de ma prise. Je l'emmenais, traversant la bâtisse dans le sens inverse. C'est là que je le vis. Ma course s'arrêta si brusquement que je failli tomber dans mon mouvement, emmenant mon fils dans la manoeuvre. Je ne pouvais pas y croire. Mes yeux me jouaient des tours. Impossible qu'il soit là. Impossible. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas ici. Pas après toutes ses années. Mon cœur fit un looping dans ma poitrine.

« Mekhai ? »

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It's been a long time

Wasted in love, misunderstood. Baby, it's harder to breathe when you're gone. So I hold in my hands pictures of you --  feat. @Mekhai Russo

Il y avait des moments dans la vie, qui était tellement lunaire qu'il était impossible de croire qu'ils étaient réels. Des moments comme celui que j'étais en train de vivre, ici, dans ce squat où les rats courraient près des murs et où je retenais mon fils à bout de bras pour ne pas qu'il s'effondre au sol à cause des drogues qu'il avait pu prendre. J'ai cru, durant un instant, que tout cela n'était qu'une blague, que l'homme que j'avais en face de moi, que cet amour que je croyais perdu n'était qu'un mirage. Après toutes ses années... Mais non, la réalité m'éclatait à la face, tout comme mon nom, remanié par sa voix qui m'avait tant manquée. Tout comme ses mots, qu'il osait prononcer, à m'en rendre malade. Je serrais les dents comme si je me prenais une gifle dans la gueule. Et c'était le cas. Comment pouvait-il dire un truc pareil ? Comment osait-il ?

Je taisais ma colère et mon incompréhension. J'enterrais les sentiments qui me rongeaient le ventre pour agir de la meilleure manière qui soit. Non, je ne laisserai pas mon ancien amant crever ici. Jamais. Ce n'était pas imaginable, pas une seule seconde.

« Tu peux toujours courir. »

Mon corps réagit de lui même. Je tirais mon fils à ma suite pour sortir de la pièce le plus vite possible. Je devais le mettre en sécurité avant tout. Après, je reviendrais m'occuper de Mekhai, peu importe ce qu'il pouvait en dire. Je m'en fichais royalement. J’engouffrais mon fils dans ma voiture, qui s’endormit instantanément au contact de l'assise en dessous de lui. La portière claqua dans mon sillage. Je fonçais retrouver l'homme que j'avais abandonné quelques minutes plus tôt. L'image qu'il m'offrait me retournait l'estomac. Après tout ce temps, après avoir cru tant de fois que je ne le retrouverais jamais, il était là. Avec cette satanée aiguille plantée dans le bras, recroquevillé contre un mur moisi. La vie avait décidément un drôle de sens de l'humour.

« Je te laisserai pas. Tu m'entends ? »

J'enlevais l'aiguille de sa chair avec toutes les précautions du monde, la jettant au sol comme si elle m'avait brûlée. Mekhai était grand et imposant, plus que je ne l'étais. Je n'étais pas certain de pouvoir le porter jusqu'à ma voiture sans aide, ne serait-ce que la sienne. J'approchai, le plus possible de son visage tout en cherchant autour de nous une solution qui ne viendrait pas.

« Viens. Viens avec moi. Lève toi, je t'en prie. »

Je tirais sur son bras, essayant de le relever, espérant qu'il ne soit pas trop défoncé que pour me suivre. Ce contact, si simple, fit frissonner mon être de haut en bas. Comment était-il possible qu'il me fasse encore un tel effet ? Comment pouvait-il encore avoir un tel pouvoir sur moi ? Je préférais ne pas avoir la réponse. Ne même pas me poser la question. Pas ici et maintenant.

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It's been a long time

Wasted in love, misunderstood. Baby, it's harder to breathe when you're gone. So I hold in my hands pictures of you --  feat. @Mekhai Russo

Je ne l'avais jamais vu comme ça.  J'avais soudain bien du mal à reconnaître l'homme que j'avais tant aimé. Les souvenirs se bousculaient dans ma tête alors que je tentais de le résonner. Non, je ne le laisserais pas ici. Je ne prendrais pas le risque de le perdre à nouveau. Il fini par bouger, par se relever, sans repousser ma main toujours fermement ancrée sur lui. Il était vraiment dans un sale état. Une tristesse immense m’envahis soudain. Le voir ainsi brisa quelque chose en moi. Je l'accompagnais jusqu'à ma voiture en prenant pleinement conscience de tout ce qui était en train de se produire. De ce mirage qui pourtant était bien réel. Comment en était-il arrivé là ?

« Ne soit pas ridicule. »

Je balayais l'idée de le laisser dans ce genre de centre d'un revers de main. Sa détresse m'ébranlait. Peu importe comment il en était arrivé là, je ne pouvais pas le laisser à la rue. Un regard sur mon fils me freinait dans mon idée de l'inviter chez moi. Est-ce qu'il comprendrait ? Est-ce que je pouvais faire confiance à mon ancien amant ?

« Viens chez moi, au moins pour la nuit. J'ai une chambre d'ami. »

Je m 'installais au volant, oubliant mes hésitations. Une nuit, juste une nuit. Le temps de trouver une solution. Le moteur vrombit. La voiture s'élança sur la route en direction de la maison. Le silence s'installa dans l'habitacle tandis que je surveillais mon fils endormi sur la plage arrière. Je n'arrivais pas à y croire. Je n'arrivais pas à réaliser. La présence de Mekhai à mes côtés m'était douce. Elle ravivait les souvenirs. Ca faisait tellement longtemps. Une vie était passée, depuis. Pourtant, je me rappelais comme si c'était hier, de nos jours ensemble. Je me rappelais de notre rencontre, de cette sensation, qui m'avait appelé à lui sans que j'arrive à la contrôler. Il m'avait tellement manqué.

« Raconte moi... Qu'est-ce qui s'est passé ? »

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