Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Aller en bas
Dafydd Morgans
Dafydd Morgans
vieille âme
l'âme
Pseudo : Raton
Age : 32
Forme Animale / Don : Medium
Intervention du Karma : Oui
TW : Aucun mais il est toujours préférable d'en discuter avant
Messages : 50
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Karma Police - Ft. Mekhai

Ven 9 Fév 2024 - 6:47
Karma police
Arrest this man
He talks in maths
He buzzes like a fridge
He's like a detuned radio

This is what you'll get
When you mess with us

Karma police
I've given all I can
It's not enough
I've given all I can
But we're still on the payroll

For a minute there
I lost myself, I lost myself
Phew, for a minute there
I lost myself, I lost myself



Karma Police - Radiohead






Combien te l'a t-on dit?
Tout est dans la routine.
Tout est habitude.
Tout est rituel.

Il suffit d'une bêtise pour que tout s'enclenche. Ne te l'as t-on pas dit? Ne t'avait-on pas averti que de revenir dans ces quartiers mal fâmés, près du Ferry Terminal était une mauvaise idée? Pourquoi s'y jeter à la première occasion? Pour la Maison Hantée, vraiment? Pour faire crier quelque gamins? Tu aurais pu te trouver n'importe quel autre job saisonnier, dans la sécurité du centre-ville d'Halifax. Mais il a fallu que tu en fasses à ta tête.

Tu en fais toujours à ta tête.

L'enfer est pavé de belles intentions. Il a simplement suffi que les ombres s'allongent un peu du coin de l'oeil, sur le chemin de la maison. Que les murmures invisibles, tout autour de toi se chantent au diapason. Que tes rêves soient rongées par son visage et tes nuits par le manque de sa peau.  Il n'a fallu que ça, Dafydd, pour que tu cesses tout à fait d'ignorer ces échanges de passe-passe, dans le stationnement du terminal. Il n'a fallu que ça, pour que le porte-clé, gravé de ces 6 mois - 6 mois! -  de fierté et dignité soit jeté à l'eau.

Il n'a fallu que ça, pour que tu oublies que tu étais le fils de quelqu'un.
Il n'a fallu que ça pour que tu oublies toutes tes promesses.

Les dealers connaissent bien l'âme humaine. Entre le retour des prodiges et les petits cadeaux de bienvenue, ils donnent sans compter, jusqu'à ce que l'hameçon passe au travers de la seringue et que la proie cesse de se débattre. Alors là, seulement, les mathématiques prennent tout leur sens.

Et tu t'étais réveillé un matin de novembre avec la douleur au ventre des jours de manque et une dette rondelette de 700$.

Deux mois et demi. Deux mois que tu affrontais la moue austère du pharmacien du coin et l'amertume de sa méthadone. Les temps avaient changé, il y avait d'autres substituts. Mais pour ça, il fallait que les enfants-prodiges acceptent la sérénité des choses qu'ils ne peuvent changer. Le shot de temps en temps était un shot de trop et le resterait à jamais.

P'tit malin! Tu avais changé de trajet, pour te rendre à la Maison Hantée. Tu avais troqué le Ferry pour l'autobus et tu avais contourné les autres camés, dans l'espoir de te faire oublier.

Mais les patrons de tes dealers sont des créanciers efficaces. Ils n'oublient pas. Et c'est quand tu avais trouvé le morceau d'une lame de rasoir dans la pâtée laissée à Mister Binx, au pas de la porte que tu avais compris. Personne ne te croyait à ce point distrait, Morgans.

En sueurs, tu a laissé ton illustre félin chez une amie. Parce que les rasoirs et les chats ne font pas aussi bon ménage qu'on pourrait le croire. Tu expliquerais à Chuck. Il comprendrait. On était en plein hiver. Tu étais sur le chômage. Le job ne reprendrait pas avant avril.  Ce n'est pas la fin du monde, avril, non?

Mais personne n'avait de temps pour tes jérémiades. Encore moins jusqu'au printemps.

Et d'ici là, ton adorable compagnon à quatre pattes pourrait traverser le pont de l'Arc-en-ciel autant de fois qu'on pouvait te prendre un doigt.

700$. L'envie d'appeler ta vieille mère, avec une excuse bidon s'était accentuée, au fil des jours. Mais quel parent de camé peut encore croire à un énième problème de plomberie out tout autre malchance du genre? Elle aurait compris.

Et tu préférais crever une nouvelle fois que de la décevoir.
Les colocs n'auraient pas leur loyer, ce mois-ci.

C'est les doigts tremblants et les épaules basses que tu a repris le Ferry jusqu'à Dartmouth. Tu a ignoré de peine la brûlure des 500$ dans ta poche et les sourires de soulagement des transactions sous le manteau.

Tu rabats le capuchon de ton hoodie et sonne à la porte de cet immeuble à logement qui paye meilleure mine que ses habitants. Tu grimpe quatre par quatre les escaliers de secours trop étroits, parce que l'ascenseur est en panne. Lèvres qui bougent en silence, le regard baissé sur les billets de 20 que tu recomptes, tu te répètes une nouvelle fois le beau discours que tu donneras à Chuck, sur les 200$ manquants.

Tu ne vois pas le type qui descend. Pas besoin, ils se ressemblent tous. Ils ont le même visage, les gens qui sortent d'ici. Les mêmes yeux injectés de sang, la même urgence.

Ce n'est que lorsqu'il te percute, qu'une image d'un autre temps t'engouffre et que tes jolis billets s'envolent dans la cage d'escaliers que tu te retournes.

C'est seulement là que tu vois les tremblements et les pupilles dilatées.

Tu n'oses même pas te baisser pour ramasser ton fric. Tu as le souffle coupé. Tu es figé, l'horreur en apparté.

Mekhai.

Tu croasses. Combien as-tu espéré le revoir? Combien de fois en as-tu rêvé?
Pourquoi le rêve est-il devenu cauchemar? Où est le travailleur de rue de ta jeunesse?

"Toi? Mais... qu'est-ce que tu FOUS ici?"
Mekhai Russo
Mekhai Russo
vieille âme
l'âme
Age : 47
Intervention du Karma : Of course
Messages : 26
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Jeu 15 Fév 2024 - 18:34
La beauté, ou l’ironie ca dépends du point de vue, du travail de rue, c’est qu’ils peuvent difficilement te claquer la porte au nez quand tu perds le contrôle. Ils savent. Ils ont fait le choix d’engager à même les déglinguer de la société, parfois ca fonctionne, parfois comme en ce moment ca ne fonctionne pas. Mekhai avait peut-être pas d’endroit où dormir, mais il savait que lorsqu’il en avait la volonté de s’y présenter il avait encore un boulot. C’était mieux que rien. Souvent du travail de bureau, des trucs emmerdants et répétitifs. Il y avait des limites tout de même et envoyer un mec défoncé sur le terrain c’était de l’autre côté de celles-ci de ce qu’il en avait compris. Pas qu’il aurait voulu faire une intervention sur le terrain après ne pas avoir dormis depuis 24h trop défoncé sur la coke de toute façon. Il soupira, sur le coin de son bureau, pour ajouter à l’ironie, il y avait un bol qui commençait à déborder des petites pièces annonçant fièrement sa première semaine de sobriété, parfois on y retrouvait celui d’un mois pour faire changement. C’est Mekhai lui-même qui l’avait mit là à son arrivée, question de se motiver à faire mieux. Maintenant ca avait plutôt l’effet contraire et pourtant à chaque fois qu’il tombait du wagon, il rajoutait quand même une nouvelle pièce sur le tas. Il aimait se faire du mal visiblement.

Il avait terminé son quart de travail avant de prendre le ferry jusqu’à Darmouth. Quelques billets de banque dans la poche, tenu là par des mains tremblantes. Si on le lui demandait, il mettrait la faute de ses tremblements sur la température beaucoup trop froid, son manteau beaucoup trop mince, personne n’y croirait, mais il aurait essayé. C’est surtout qu’il avait attendu un peu trop longtemps, qu’il avait eu un peu trop confiance en sa dernière dose déjà bien trop loin dans son système.

Il était arrivé chez Chuck comme un cheveu sur la soupe, il avait payé, consommé et était repartit tout aussi rapidement, remplis d’énergie artificielle et de fausse joie.

Son high était arrivé à son apogée une fraction de seconde avant qu’il ne le bouscule dans les escaliers. Honnêtement, ca arrivait souvent, il n’y aurait pas fait attention.. si ce n’était de sa voix..cette voix. Il avait reculé d’un pas, les yeux écarquillés, la bouche entreouverte.

Dafyyd.

Son coeur battait si fort dans ses oreilles qu’il n’aurait probablement pas compris ce qu’il lui demandait s’il ne lui avait pas fait face. Il avait essayé de retenir le ricanement qui avait pris possession de lui, vraiment, mais ce n’était pas le Mekhai que Dafyyd connaissait là, ce n’était pas celui qui était tombé amoureux de lui envers et contre tous.. c’était Mekhai le camé, celui qui avait tout perdu. Il regardait les billets volés un peu partout autour d’eux.

« La même chose que toi? Visiblement?! »
Dafydd Morgans
Dafydd Morgans
vieille âme
l'âme
Pseudo : Raton
Age : 32
Forme Animale / Don : Medium
Intervention du Karma : Oui
TW : Aucun mais il est toujours préférable d'en discuter avant
Messages : 50
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Lun 4 Mar 2024 - 1:46

L'amour entre camés existe-t-il vraiment? Là, dans cet escalier, tu en doutes. Tu en vues, des choses, à Los Angeles, New York et à Toronto. Trop de choses, sans doute. Tu as vu des mecs mentir et abandonner femme et enfants pour une putain de ligne de coke de plus. Tu as vu des mères oublier leur nourissons pendant heures, juste pour un shot. Tu as vu des amis de toujours se trahir, s'arracher la gueule et les tripes pour le fric qui leur permettrait une autre envolée.

Et tu as vu des amants s'entre-déchirer et se détruire.  Merde, tu en as vu se tuer, pour un simple sac de poudre. Parce que la came prenait toute la place et qu'elle engloutissait tout ce qu'elle touchait. Même les plus beaux sentiments.

Même ceux qu'on aimait.

La même chose que toi, visiblement.

Là, dans cet escalier, tu doutes de tout, en voyant tes précieux billets de banque tomber au sol. Tu doutes de lui. Tu doutes de toi. Cet homme aigri, à la barbe grisonnante, aux pupilles dilatées et au visage fermé est-il vraiment celui que tu as aimé, il y a dix ans?

Tu n'oses plus bouger. Tu n'oses plus respirer. Les billets de 20 sont à ses pieds. Combien de doses représente tout cet argent, pour lui? Il est sur des stimulants, ça, tu en est certain. Et il n'a pas perdu la forme, malgré tout. Son manteau élimé se tend comme autrefois, sur les muscles de ses épaules. Ses épaules.... De vous deux, c'est lui, le plus fort. Tu lui faisais aveuglément confiance, autrefois... Pensais-tu un jour avoir peur de cet homme, Dafydd?

Tu déglutis, tu as la bouche sèche. Si sèche...

"Je.... j'ai besoin de cet argent, Mekhai. J'en ai vraiment besoin. Chuck m'attend, tu... tu comprends? Je... je vais me pencher et le ramasser, okay?"

Silence.

"Okay?"

Tu n'as jamais bougé aussi vite. Un des billets est resté sous sa semelle. Tu tend le bras pour le prendre mais tu n'oses pas approcher davantage. Comme si sa peau allait te brûler. Comme si l'homme que tu avais connu attendait ce mouvement pour te briser la nuque. Tu recules d'un pas et puis d'un autres, les billets froissés entre tes doigts tremblants.

"Je.... je reviens. Okay?" J'en ai.... j'en ai pour deux minutes. Tu m'attends, d'accord? Tu...."

Hésitation.

"Tu ne disparais pas cette fois-ci. Tu ne disparais pas."

Et tu montes les escaliers quatre par quatre sans te retourner.

***

Livide. C'est livide que tu refermes la porte de l'appartement de Chuck, derrière toi. Non, tes belles plaidoiries et ton 480$ n'a pas suffi. Tu avais jusqu'à demain, pour trouver la somme manquante. On savait où ton amie habitait. Tu étais un grand garçon, Dafydd. Tu saurais où trouver le pognon.

Livide. Le sachet, dans la paume de Chuck. Pour t'encourager.  Il t'avait fallu un effort monstre, simplement pour secouer, la tête. Je suis sobre, maintenant.

Tu t'étais enfui, chassé par le rire tonitruant de ces mecs qui savaient très bien que tu reviendrais comme toujours à leurs pieds.

Tu ferme les yeux. Entends-tu ton coeur cogner, dans ta poitrine?

Comme toi, visiblement.

Non, pas comme toi. C'était ta chance. Ta chance de lui montrer que tu allais mieux. Que tu n'étais plus un gosse de 22 ans. Que tu avais vieilli. Que tu étais mature, adulte et conscient de tes actes. C'était ta chance pour...

Serait-il encore là? Tu hésites. Le coup, dans ton dos. Chuck qui te gueule, derrière la porte, de dégager et de lui rammener son argent. Tu t'élances dans les escaliers que tu descend avec une lenteur infinie.

L'escalier est vide. Es-tu déçu? Es-tu surpris?

Tu enfonces tes mains dans les poches de ton hoodie, le coeur lourd. Combien de pas fais-tu avant de l'apercevoir, dans la ruelle adjaxcente? Tu retiens ta respiration et t'avance silencieusement, digne du félin qui, normalement, t'accompagne toujours.

Il a changé, n'est-ce pas? Il a tellement changé...

" Qu'est-ce qui t'es arrivé, Mekhai?"

Mekhai Russo
Mekhai Russo
vieille âme
l'âme
Age : 47
Intervention du Karma : Of course
Messages : 26
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Dim 10 Mar 2024 - 23:49

Derrière le masque moqueur et aigri, Mekhai se brisait un peu plus. Jamais il n’aurait cru pouvoir revoir le jeune homme. Jamais non plus il aurait cru pouvoirlui faire peur. Étaient-ils encore les âmes perdues qui s’étaient trouvés au milieu de la tourmente afin de tomber amoureux? Il en doutait là en ce moment à le voir avancer et reculer, incapable de se décider à prendre les billets sous ses pieds. Honnêtement, il n’était pas mieux à le regarder faire incapable de rajouter quoi que ce soit, certain que sa voix allait le trahir d’une façon ou d’une autre. Il lui avait demandé de rester là, de ne pas disparaître. Il avait hoché la tête, mais trop tard pour que le plus jeune puisse le voir. Même s’il avait voulu disparaître une nouvelle fois, lui faire croire qu’il n’avait été qu’un mirage étoffé par son manque… son corps avait pris ses propres décisions et après s’être penché pour ramasser le dernier 20$ qui était finalement resté sous sa semelle, ses oreilles s’étaient tendues afin de confirmer que la transaction qui se passait à quelques mètres de là se déroulait sans anicroche. La chose confirmée, il était redescendu pour l’attendre dans la ruelle juste à côté. Ça ne regardait personne d’autre qu’eux de toute façon.

Les bras croisés sur le torse, il avait attendu qu’il revienne. Perdu dans ses souvenirs. C’est encore une fois sa voix qui l’avait ramené au présent. Il avait ricané une nouvelle fois, sans joie. « oh presque rien.. j’ai tout perdu. Ma vie, ma sobriété, ma famille. Mon appart, ma voiture depuis quelques semaines. Mon boulot va probablement suivre, il reste juste qu’ils en aient marre de moi. Merci de demander, ça va très bien. Et toi? » Il avait voulu répondre normalement, vraiment. Cela faisait longtemps toutefois que tout ça s’accumulait et ça s’était terminé en diarrhée verbale qu’il n’avait pas été en mesure de retenir. Il avait froncé les sourcils avant d’enfoncer sa main dans sa poche pour y reprendre le 20$, il s’était avancé rapidement vers Dafyyd pour lui remettre. Tout pour changer le sujet. Il n’avait par contre pas réalisé à quel point, il avait l’air menaçant comme ça.

Chuck lui l’avait remarqué et il avait descendu les marches 4 à 4.

« Oh! Vous allez pas vous battre sur ma propriété! »

Mekhai avait serré les dents et les poings, ce n’était pas le moment. Vraiment pas.
Dafydd Morgans
Dafydd Morgans
vieille âme
l'âme
Pseudo : Raton
Age : 32
Forme Animale / Don : Medium
Intervention du Karma : Oui
TW : Aucun mais il est toujours préférable d'en discuter avant
Messages : 50
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Mer 3 Avr 2024 - 8:06

TW : violence, langage vulgaire, drogue (héroïne et cocaïne)





« Oh! Vous allez pas vous battre sur ma propriété! »

Sa propriété? C'est sans doute un réflexe, tes yeux se lève vers la tour à logements, ses murs de briques ternes et ses balcons plein de détritus. Sa propriété, vraiment? Tu éclaterais de rire si la situation le permettait.

Son royaume de merde.

Mais tu n'es pas dupe. Chuck n'est pas le roi de l'édifice. Il ne lui appartient pas. À peine si on tolère sa présence danns son studio miteux. Il n'est le roi de rien. L'argent que tu lui dois n'est rien, comparé aux chaînes qu'il porte, lui. C'est un pion. Un larbin parmi tant d'autres qui répond à un autre petit caïd qui est à la solde de bien plus grand que lui. Quelqu'un qui n'a rien à foutre de tes 700$. Quelqu'un qui n'a plus grand chose à faire de la vie humaine et qui a cessé d'être le fils de qui que ce soit.

Quelqu'un qui tient ce dealer tellement fort par les couilles qu'on n'hésiterait pas à te renvoyer en morceaux à ta mère, simplement pour asseoir son autorité.

Tu recules, tremblant. Et si Chuck changeait d'idée? Et s'il demandait à Mekhai de te faire la peau, pour un paiement de dette? Ce ne serait pas la première fois que tu vois un truc semblable. Quel loyauté avait un camé sinon à la substance qui le maintenait debout?

One of the things you learn after years of dealing with drug people, is that you can turn your back on a person. But never turn your back on a drug.

La ruelle te semble bien plus profonde qu'elle ne l'était, en y entrant. Tu cherches d'un regard fuyant une issue, loin derrière le colosse et son dealer.

"On... on s'en va, Chuck. On s'en va. Je... je t'emmène le reste du pognon demain. On s'en va. Ok, hein, Mekhai? On... on s'en va?"

Tu lances un regard presqu'implorant à l'homme que tu as jadis aimé et tente de lui sourire. Et si Chuck lui ordonnait de te casser la figure? Après tout... tu t'es bien moqué de tout ce beau monde pendant des mois. Et si l'humain oubliait, parfois, la drogue, elle n'oublie rien.

Tu ne touche pas au 20$ que ton ancien travailleur de rue te tend.

"On s'en va, Mekhai."

Chuck vous fixe, le regard mauvais. Il crache par terre, les mains sur les hanches. Le printemps n'est pas là et l'hiver n'est jamais réellement venu, mais il est là, sur le bitume, en shorts adidas et en crocs verts, sales et fluos. Tu as envie de vomir. Tu les dépasses tous les deux, livide, certain de recevoir un coup de couteau dans le temps. Mais le corps de hiène du dealer ne bouge pas. Tu ne le regardes pas, même si tu le vois son putain de sachet de plastique et sa poudre blanche, entre ses doigts jaunis.

"Demain, Chuck. Promis."

Tu marches sans te retourner, les mains moites, le dos en sueur. Tu marches, tu marches et tu marches, jusqu'à ce que l'édifice disparaisse entre les autres.

Ce n'est que lorsque tu t'es suffisament éloigné que tu te retournes, enfin. Bien sûr que Mekhai te suit. Bien sûr.

"Alors t'as perdu ta famille, t'as perdu tes chums, t'as perdu ton char, Jenny veut plus te parler et tu vas perdre ta job. "

Silence.

"J'imagine alors que ça sert fucking à rien de te proposer mon cul pour 300 dollars la nuit, c'te fois-ci, hein?"

Mauvaise blague. Ton grand sourire s'élargit dans une grimace de dégoût. Tu t'affale sur un mur à portée et te masse douloureusement les tempes. L'horloge, dans ton cou brûle, pour te rappeler que ton temps est compté.

Le paquet de clopes sort de lui-même de ta veste élimée. Tu t'en allume nerveusement une, prend une bouffée et la tend au colosse, comme un calumet de la paix. Tu marmonnes pour toi-même, dans ton acadien cassé.

"J'ai figuré out que vous aviez cassé ou de quoi d'même. J'l'ai vue de loin, y a une couple de mois à Toronto. Si t'avais vu comment elle m'regardait... 'A m'aurait tiré des roches...."

La salope.

Rire nerveux. Mekhai comprend-t-il le français? Tu ne t'en souviens plus. Probablement pas.

Tu renifles et récupères ta nicotine des mains de l'homme. Une autre bouffée. Tu déglutis, mal à l'aise.

"É... écoute, Mekhai. J'suis.... j'suis désolé pour toi. C'pas.... c'pas toi qui disait qu'il fallait d'abord penser à soi? Que c'était beau l'amitié, dans un centre d'échange de seringues mais qu'il fallait pas s'attacher? Qu'on faisait juste s'entrainer vers le bas?"

Silence.

"C'est p't'être un de tes chums au centre. Je sais plus."

Tu meurs d'envie de lui dire que tu es clean, à présent. Que tu t'en est sorti. Tu sais que tu devrais le laisser là. Ils avaient raison, au centre. Ceux qui continuaient de se tenir ensemble, après la detox finissaient toujours par tomber, comme des dominos. L'un entraînait l'autre.

Comment survivre dans cette réalité grise quand on voyait ses copains d'antan s'éclater le nez?

Tu hésites.

"Je... je peux rien pour toi, man. Tu le sais, tu me l'as dit toi-même. C'est toi qui doit t'en sortir. Personne d'autre va l'faire à ta place. Personne."

Tu baisses les yeux sur ta cigarette, le coeur au bord des lèvres.

"J'peux.... j'peux demander à mon coloc si... si c'est correct, si tu prends le divan, pour ce soir. Mais... c'est tout ce que je peux faire."

Mekhai Russo
Mekhai Russo
vieille âme
l'âme
Age : 47
Intervention du Karma : Of course
Messages : 26
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Sam 4 Mai 2024 - 1:43

Les poings serrés, la rage au coeur. Mekhai avait été incapable de retirer son regard furieux de sur le dealer. Et si un regard pouvait tuer… Chuck semblait s’en être rendu compte puisque malgré que ses paroles semblaient sans fin, qu’il se tenait trop près de Dafyyd tentant de l’intimider et qu’il disait des grands mots, de grosses menaces..  il se tenait aussi juste assez loin du musclé pour être hors de portée si les nerfs – déjà à fleur de peau – de ce dernier décidaient de craquer. Ça serait si simple pourtant, quelques coups bien placés. Il n’aurait qu’à laisser le corps du revendeur se décomposer dans le fond de la ruelle ensuite. Personne ne le pleurerait, personne ne poserait de questions. C’était si loin de sa personnalité et pourtant il était passez si proche.

Ce n’est que la voix tremblante du plus jeune qui l’avait sortis de ses pensées macabres. Il avait reculé d’un pas, relâché ses poings et avait craché à son tour aux pieds de Chuck avant de suivre Dafyyd qui s’éloignait doucement.

Il marchait doucement, l’écoutant parler, le comprenant qu’à moitié comme avant lorsqu’il parlait trop vite, trop d’accent, trop de français. Il lui avait ensuite proposé son cul, ça il l’avait bien compris et ça aussi ça lui ramenait des souvenirs. « Tu fais crédit? » demanda-t-il. Évidemment que s’il le lui proposait réellement, il y réfléchirait. Il se souvenait de leurs parties de jambes en l’air. C’était du bon sexe et à défaut d’avoir quoi que ce soit en ce moment.. il ne dirait pas non pour du bon sexe. Il avait attrapé la cigarette qu’il lui avait tendu, le remerciant d’un signe de tête avant d’en prendre une longue taff. Il avait ensuite froncé les sourcils. Dafyyd avait vu Jenny à Toronto? Il secoua la tête pour lui-même, il avait dû mal comprendre comme d’habitude, c’était impossible puisqu’elle était morte.C’est lui qui l’avait tué.. enfin dans un sens. Il avait soupiré.

Le jeune homme continuait de parler et si Mekhai devait être totalement honnête.. il ne l’écoutait pas vraiment. Il se concentrait sur ses pas, l’air sur sa peau, son high qui redescendait déjà… tout ce qui n’était pas la brûlure de sa main là où les doigts de Dafyyd avait frôlé les siens en récupérant sa clope.

Il secoua la tête à nouveau «  Non.. c’est une mauvaise idée. Tu le sais aussi bien que moi. T’as l’air.. bien. Plus que moi. J’veux pas te nuire.. je trouverais bien un endroit.. quelqu’un » Il avait jamais tenté la prostitution, il n’y avait jamais pensé jusqu’à maintenant, mais la mention du plus jeune venait de lui donner l’idée… ça lui donnerait au moins une nuit au chaud et quelques billets de plus dans ses poches, non? Il s’arrêta brusquement, perdu dans ses idées trop embrouillées. Il se tourna pour faire face au brun, les sourcils froncés de concentration, il leva la main pour la poser doucement sur sa joue en souhaitant de tout son cœur ne pas faire peur au plus jeune ni de le voir sursauté.

Sa peau contre la sienne, il avait fermé les yeux profitant du moment quelques instant. «  Je suis.. vraiment heureux de t’avoir vu Dafyyd… vraiment heureux »
Dafydd Morgans
Dafydd Morgans
vieille âme
l'âme
Pseudo : Raton
Age : 32
Forme Animale / Don : Medium
Intervention du Karma : Oui
TW : Aucun mais il est toujours préférable d'en discuter avant
Messages : 50
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Sam 4 Mai 2024 - 9:25

"Tu fais crédit?"

Un éclat de rire fait trembler ta frêle carcasse. Tu t'étouffe, une bouffée de nicotine encore au creux des poumons comme une ancre dans un océan de mort.  Tu te plies en deux et aspires l'air à grande goulée, comme si lui seul pouvait effacer toute la tristesse de la situation.

Tu te relèves, les yeux plein d'eau. Est-ce vraiment parce que tu as manqué de souffle?

"Toujours aussi subtle, hein? Tu aurais pu m'avoir n'importe quand. N'importe où. N'importe comment. T'avais juste à demander. Claquer les doigts et j'étais tout à toi. Mais faire crédit, 'à soir, ça ne me donnera pas les trois cent piasses que je dois trouver d'ici demain pour Chuck. "

Tes doigts claquent, comme l'âpreté des faits. Tu renifles, reporte la clope à tes lèvres, les doigts brûlants et secoues la tête, d'un air morne. Tu préfères - et de loin - devoir penser à ce maudit pognon et à la façon de le trouver qu'à la tragédie qui se déploie sous tes yeux.

Mekhai était ton roc, ton modèle. Ton phare. Tout ce que tu avais fait, depuis ces douze dernières années, toutes ces maudites détox, toutes ces formations, ces sevrages, ces thérapies... tu les  avais fait pour lui.

Pour qu'un jour, s'il te trouvait, il verrait enfin un homme.

Et non une épave.

Une autre bouffée, comme une bouée de sauvetage.

Le monologue de ton interlocuteur ne t'ébranle pas une miette. Tu l'as entendu dix fois, cent fois, mille fois. Tu connais le discours de la rue, les mensonges des camés et l'auto-flagellation des désespérés. Tu jettes ton mégot dans une envolée avec l'idée d'enchaîner sur une deuxième clope. Un verre de Jack Daniels serait pas mal. Une bouteille. Et un fix. Un fix serait bien.  Sens-tu la descente, avec ces bâtons de goudron à la chaîne? Ton sac s'ouvre et le papier d'emballage d'une barre de chocolat s'effrite. Tu ne goute même pas, tu ne fais que mâcher mécaniquement avant d'avaler, la bouche à moitié pleine.

"T'as-tu fini avec tes violons, là? Vole pas mon title, Mekhai. C'est moi, la drama-queen. Pas toi."

Une autre bouchée. Même le caramel, que tu adores, a un goût de cendre. Tu voudrais chialer. Comment peut-il seulement oser penser que tu vas le laisser là?

"C'est juste une couple de nuits. C'pas la fin du monde. J'vas faire des macaronis. On va faire des téléphones, on va t'trouver une place safe où attérir. Tu connais la chanson. "

S'en souvient-il seulement, de ces trucs?

Sa main sur ta joue. Tous tes muscles se détendent, se tendent vers sa chaleur. Tu arrêtes même de mastiquer et avale ton morceau de friandise et le sanglot qui menace d'éclater.

Tu baisses la tête, les cheveux dans les yeux. Tu pinces les lèvres, pour contenir tout ce qui risque de se briser là, sur le bitume.

Voix rauque et yeux rouges. Tu gardes le regard baissé sur tes pieds.

"Tu m'as manqué. T'aurais pas dû partir, comme ça. T'aurais pas dû."

Reniflements. Tu repars en coup de vent.

"Allez, on va manquer l'ferry. Et j'prends pas la bus su'l pont, c'est pas vrai, ça. Viens. Viens, on va t'installer sur le divan."

Contenu sponsorisé
l'âme
la plume

Karma Police - Ft. Mekhai Empty Re: Karma Police - Ft. Mekhai

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum